Involution 01 ou l’art de la renaissance
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La Balsamine est un lieu d’amour. Elle fût découverte, en son temps, dans sa
brutalité ; sombre caserne qui abrita le régiment des carabiniers et servit
d’hôpital militaire allemand. Puis, un jour, une femme entra dans cette friche
improbable et, récupérant ses saignements d’eau, scella ad vitam aeternam un
lien physique qui deviendra méta.
C’est dans cet espace que nous désirons vous accueillir, comme une lumière
sortant de l’obscurité, comme un non-lieu, un cadre sans tyrannie, une
troisième dimension de l’espace plus temporelle que géométrique.
A l’aube de la renaissance, nous vous convoquons à rejoindre nos rangs
utopistes car aucun effort ne doit être négligé pour en faciliter le partage.
Ainsi, cette force d’incantation que, vous, publics, déployez par votre
présence au théâtre; oui, cette force n’a pas de commune mesure, elle reste
politiquement incorrecte. En ce sens, ceux qui cherchent à comprendre l’art,
cherchent à comprendre ce qu’ils mettent en place comme système, ils inspirent
le désir de penser autrement. Renaître c’est redécouvrir, redonner une chance
à ce que l’on voit, l’appréhender avec toute l’innocence qu’il se doit et
construire un esprit de renaissance perpétuelle. La mort n’est jamais loin de
nous et elle n’attend pas la finalité physique pour nous saisir, d’où cette
sensation de théâtre unique, cette expérience vivante à saisir. Avec vous,
expérimenter une traversée saisonnière, une odyssée épique.
Au delà du bien et du mal, le théâtre n’étant pas un produit, car on est
artiste par nature avant de profession et, l’idée de suivre ou de voir un
processus créatif ne tient pas au seul fait de l’encenser ou de le dénigrer.
Si ces premières raisons ne suffisent pas à éveiller votre intérêt, sachez que
nous viendrons vous chercher là où vous êtes, dans l’espace public, afin de
communiquer notre passion, d’établir une connexion sincère, nette. D’ailleurs,
pour ceux qui ne le sauraient pas encore, sachez !!! que la Balsamine
(botaniquement parlant) est une fleur dont la caractéristique principale est
d’être invasive, d’où sa résistance, sa persistance à traverser les âges et à
s’agglutiner dans vos jardins privés.
Dés lors, aujourd’hui, au risque d’un arrachage forcé, nous aimerions
poursuivre cette invasion, cette conquête d’une famille pour un rassemblement
des plus heureux et que l’on espère le plus vrai.
Comme il n'est pas de système qui n'ait été tour à tour victorieux et vaincu,
pas de principe qui n'ait été attaqué, l'œuvre d'art ne saurait plus se
réclamer désormais de sa fidélité à telle ou telle règle plus ou moins
orthodoxe, à tel ou tel dogme plus ou moins officiel. Elle ne vaut que par
l’acte de l’artiste et de par la clairvoyance des témoins. On a dit que la
vérité d'une doctrine se mesure au talent de ses défenseurs; cette pensée,
contestable en morale et en philosophie, s'appliquerait fort bien à ceux que
nous avons choisis. De même, tous ceux qui viendront soutenir du regard les
œuvres présentées, participeront à cet engagement.
La Balsamine fût un lieu de stratégie où pendaient des cartes d’état-major. Un
terrain de guerre, donc ! Une matière à vivre, à sentir, percevoir, en se
jetant dans la masse tout en sachant que l’on ne peut pas mourir ou que l’on
dispose de plusieurs vies ou que notre armure semble impénétrable ou que
l’enjeu ne repose sur aucune perte. Juste le désir de se battre pour la cause,
s’engager comme de joyeux fantassins et s’exploser sur le champ de batailles
incongrues. Formellement, nous sommes en place chargés de sueurs et
d’angoisses, prêts à pleuvoir, parer pour le débarquement. Le virage fut serré
mais il ne nous a pas amené dans un mur. Du moins pas encore et puis, si
c’était le cas, nous ne nous « crasherions » pas dans la soupe pour autant.
En terme d’art, nous sommes angéliquement comblés car nous avons une troupe
armée jusqu’aux dents, une équipée sauvage soutenue par un nouvel
administrateur artistico-financier de large gabarit, en la personne de Laurent
Henry. Nous saluons, d’ailleurs, son arrivée avec le plus grand enthousiasme
car on ne peut faire la guerre sans argent, il faut se donner les moyens de
creuser les tranchées, réunir les diverses galeries d’art du réseau B. Mais
est-ce la guerre, tuerons-nous réellement ? Nous abattrons de sang froid les
idées reçues, nous partagerons Dubuffet avec les résistants, nous accueillerons
les refusés, les amputés, les martyrisés, les traumatisés et nous créerons une
mémoire collective de la théâtralité annexée. Certes, le terme pétarade un peu
fort, une guerre avec des meurtres silencieux et des cadavres méconnaissables,
cela a un goût de « déjà vu » !
En somme, n’est-ce pas plutôt une insurrection joyeuse, un soulèvement
permanent, ou comme l’exprime si judicieusement la phrase de Clarke : «
l’insatisfaction venait de pénétrer dans son esprit, il venait de faire un pas
de plus vers l’humanité ». D’où l’idée de processus qui ne mène à aucune
finitude. La représentation n’est que la prémisse d’une autre pulsion de mort,
d’une nouvelle guerre paradoxale, une guerre involutive, sans début et sans
fin, un état guerrier en soi.
Pour avancer, il ne faut plus être dans un processus d’espérance mais plutôt de
responsabilisation, chacun à son endroit. Notre désir ne tient pas à se perdre
dans des fantasmes ou des chimères, « il faut tout accomplir le mieux possible
et être détaché du résultat », nous pouvons cultiver nos désirs et nous
détacher peu à peu des attentes. Rien ne pourrait mieux résumer ce en quoi
nous croyons fondamentalement. La seule chose que nous ne désirons pas, c’est
nous extraire du temps, devenir passif face à la pratique. Cette liberté se
gagne par le travail et le travail, elle ne tolère pas l’immobilisme et engage
au combat quotidien, le seul moyen de lutter contre la frustration.
L’essence de cette prochaine éclosion, c’est entretenir sa vertu plutôt que son
vice, car la victoire ne dépend pas de nous et c’est cela qui rend tout
possible !
Fabien Dehasseler – Monica Gomes
Martine Wijckaert / artiste associée / Trilogie de l’enfer
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Pour ceux qui se demandent quelles seront les prochaines aventures de Martine,
nous tenons à vous informer de la trajectoire que prennent les récents
évènements. Martine ne créera pas l’année prochaine, ce qui ne veut pas dire
qu’elle ne sera pas en état de création ! Bien au contraire, de nombreuses
étapes jalonneront la préparation de sa prochaine trilogie. En effet, Martine
descendra en enfer, elle ira sous, au-dessus et dedans et, telle la Béatrice
de Dante descendra au plus profond de son écriture en quête de la jeunesse
qu’elle n’avait jamais perdue. Car, il faut le dire, metteuse en scène plus que
confirmée, c’est, aujourd’hui, une auteure jeunette qui se déploie dans cette
seconde trilogie infernale. Notez donc, admirateurs nombreux, fidèles
accompagnateurs de l’œuvre, que Martine publiera sa prochaine trilogie chez
Sens & Tonka en novembre prochain. Profitant de cet événement, nous
acterons plusieurs lectures dans deux coins de la francophonie, Suisse et
France, et les autres coins ne demanderont qu’à suivre pour le plus grand
plaisir des oreilles en quête d’écoute littéraire de haut vol. Comme chacun le
sait, Martine Wijckaert déborde d’une énergie à faire pâlir tous ceux pour qui
le travail semble une fonction. Dés lors, elle n’arrêtera pas de préparer le
terrain de sa nouvelle création théâtrale, prévue pour Novembre 2012, au
Théâtre de la Place qui lui offrira ses premiers pas de représentations.
Puis, dans l’ordre des choses, elle reviendra, dans sa demeure, ce théâtre de
la Balsamine qu’elle a fondé et soutenu et bien plus encore depuis quelques
décennies maintenant ; elle reviendra, donc, pour déposer ce travail et
l’offrir à tous ceux qui voudront le voir pour y croire.
Le texte est matière, il est une composante à part entière, un nouveau pan dans
le processus évolutif de la recherche, un nouveau trip artistique à la
dimension « folisophique » de la bête humaine. Un nouveau triptyque chargé
d’amour, d’alcool et de guerre. Peut-on résumer Martine, peut on parler de ce
qu’elle transmet, de la trace qu’elle laisse et laissera pour toute une
génération d’artistes ? Terrestre, terrestre, une toute petite fille sur les
terres de Bruges. Nomade insatiable.
Martine en voyage, Martine cherche la petite fille, Martine au Grütli, Martine
et les verres de cristal, Martine et les éléphants gris, Martine parle avec son
père, Martine à l’hôpital, Martine partout. La mère, la fille, la petite
fille, tout est affaire de transmission, tout est question de don, de la
Vierge, du féminin sacré, de la maison de poupées ,de la théâtralité, de la
mort,…, du temps et de l’espace, toujours comme deux axes essentiels.
Être associés à cette artiste, nous semble être une bénédiction car son âme
libertaire nous inonde et nous pousse à accomplir ce qui nous semble le plus
essentiel au théâtre : une parole ! Une parole mère fondatrice, une esthétique
rare dans le paysage aride de nos pères. Une longévité et une persévérance sans
failles qui invite au respect quiconque la croise.
Martine est là ! Elle est collée à jamais sur la toile de l’existence.
Pierre Megos / artiste en habitation / Visions
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Electron libre, spectre, architecte de son propre chantier, pythie de la
Balsa,…, la dénomination importe peu. Pierre Megos, artiste protéiforme par
essence sera présent en nos murs cette saison, il squattera été automne hiver
printemps la pièce dévolue à sa recherche artistique. Puis, il métaphorisera,
il créera du chaos autour de lui et, finira par envahir, le théâtre tout
entier. Comme il le dit, si justement, proposer des visions, c’est « poser tout
simplement un regard sur ce qu’on ne connaît pas encore. »
Son travail de création et de recherche se base essentiellement sur le désir,
les fantasmes que le théâtre lui procure. Ce sont purement des projections
personnelles de désir brut. Celui-ci est multiple, il peut se porter sur un
objet, un costume, une œuvre d’art, une performance, une pièce, un lieu, un
thème... Le geste créatif est purement instinctif, comme les tentacules d’une
pieuvre qui captent tout ce qui lui plaît ou, comme un satellite. Vient ensuite
un travail associatif d’idées et de dramaturgie pour permettre de faire
apparaître le sens profond d’un éventuel spectacle. L’inspiration de son
travail est tirée de mythologie antique ou contemporaine qu’il analyse puis
s’approprie en imaginant sa narration au théâtre. Prenant pour thème la
mythologie urbaine liée à la fin du monde, prévue le 21 décembre 2012. Les
thèmes principaux de ces visions seront le futur, la transmission, le temps,
l’héritage, la famille.
Artiste démesuré, profil grec inattendu, il créera la matière de ce troisième
spectacle de sa vie professionnelle, triptyque inconscient et obsédant depuis
qu’il revêt différentes parures héroïques : Fucking boy à ses heures, Hercule
en douze travaux, et en ce jour, prophète des temps modernes.
Parallèlement à ces visions, le processus de travail sera mis en scène. Ainsi,
vous serez les voyeurs de ses révélations en cours d’éruption. Pour réaliser ce
projet, il a l’intention de créer une web tv qui pourra retransmettre en direct
le travail effectué quotidiennement, diffuser les représentations publiques
ainsi que la parole et le travail d’autres artistes invités sur cette même web
tv. Il aimerait transformer la buanderie du Théâtre de la Balsamine en galerie
d’art et y construire une maisonnette qui serait la représentation de son
habitation et de son lieu de travail. Ce lieu lui permettra de travailler en
toute liberté tout en répondant aux spectacles programmés au cours de la saison
soit par le biais d’exposition sculpturale ou vidéographique soit par
performance précédant le spectacle…
Un œil du cyclope pour une vision en cinémascope. Pierre Megos va nous faire du
théâtre en 16/9, en HD, en scénarios catastrophes, en apocalypse maya. Que
demande le peuple ?
Claude Schmitz / artiste hors-scène / Salon des refusés
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Le Salon des Refusés (sans jury ni récompenses) fait écho au salon éponyme qui
se tint à Paris en 1863. A cette époque, le jury du salon officiel de peinture
et sculpture, désigné par les membres de l’Académie, refusa près de trois mille
œuvres sur les cinq mille envoyées. Suite à cette hécatombe, les postulants
exclus déclenchèrent une polémique qui déboucha, avec ordre de l’empereur, sur
la création d’un salon dit des refusés. Inutile de préciser que cette décision
fut largement contestée par l’Académie et les artistes officiels. Pourtant,
parmi les exposants refusés qui subirent les quolibets des visiteurs et
critiques, on pouvait voir ici un Manet, là un Pissarro... une partie des
fondateurs de la modernité, ceux qu’on nommera plus tard les Impressionnistes.
Dans la situation qui nous occupe, le Salon des Refusés prendra la forme d’une
boîte placée au centre du foyer de la Balsamine. Ce cube aux dimensions
modestes - véritable théâtre dans le théâtre - proposera une programmation
parallèle non officielle. Les idées qui y seront matérialisées sont celles qui,
dans notre esprit, ne peuvent appartenir aux scènes officielles parce que nous
les jugeons, dans un sursaut de lucidité ou d’autocensure, indignes. Ces rebuts
qui auraient dû disparaître dans les oubliettes de nos pensées obscures, et
auxquels les spectateurs ont réchappé souvent de justesse, ont trouvé ici, in
extremis, un espace d’expression et d’épanouissement pour le meilleur et pour
le pire, mais sans jury ni récompenses. Bien que nous nous soyons tout d’abord
opposés avec vigueur à ce projet, les idées refusées ont obtenu l’aval d’une
instance supérieure et nous avons été contraints de leur céder ce salon comme
terrain de jeu. Par ailleurs, il nous est difficile de ne pas reconnaître la
paternité de ces mêmes idées. En effet, bien que mauvaises, elles n’en
demeurent pas moins nôtres. Ainsi il nous faudra, faute de faire d’une idée
refusée une idée orpheline, assumer leur concrétisation. Peut-être que cette
initiative permettra tout de même de révéler, ici ou là, le vrai spectateur
séparant toujours le bon grain de l’ivraie, un brin de Déjeuner sur l’Herbe ou
encore un doigt de pied d’Olympia... rien n’est moins sûr.
Salon des Refusés sera composé de cinq épisodes qui, sans proposer de lien
narratif évident entre eux, entretiendront des résonances, mélangeant les
formats, les genres et les sujets dans un pêle-mêle carnavalesque. Chaque
épisode sera donc à la fois une partie et un tout.
Soyons clair, malgré l’humour qui devrait, lors de ces quelques soirées,
suinter des murs du Salon, nous parlerons bien de la fragilité de l’acte de
création, de la notion de réussite ou d’échec dans le monde de l’art et de la
précarité de toute entreprise artistique. Enfin, cette dramaturgie éclatée se
coordonnera autour de la progressive destruction physique du dit Salon, espace
transitoire, qui au terme de la saison aura totalement disparu du théâtre.
Pratiquement, les cinq épisodes seront représentés une seule et unique fois,
conférant à l’ensemble du projet sa dimension performative. A ce principe
s’ajoutera un mode de production minimal basé en grande partie sur un
volontariat bienveillant et un temps de répétition condensé sur des périodes
courtes voire très courtes. Les intervenants du Salon des Refusés seront divers
(acteurs, non acteurs, performers, etc.
Comité central refusé : Calendrier Claude Schmitz / Maintenance Boris Dambly
# Episode 1 - le 21 septembre 2011 / Episode 2 - le 19 novembre 2011 / Episode
3 - le 13 janvier 2012 / Episode 4 - le 5 mai 2012 / Episode 5 - le 15 juin
2012
Autoportants
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Ce projet se base sur l’idée de questionner l’espace public et sa
représentation. Installer (avec ou sans autorisation) un espace artistique
sauvage et poser question au public convoqué ou en présence, ou en passage,…
créer une zone d’intention poétique, politique, créer des relations spontanées
avec les habitants bruxellois dans leur ensemble, laisser des traces dans la
mémoire collective ou individuelle, créer un réseau où la Balsamine se
représente comme un théâtre nomade loin de l’institution. Et si l’occasion se
présente, la performance pourrait être suivie d’un débat à vif, d’un petit
échange à l’endroit où on ne l’attendait pas. Une sorte d’art relationnel où
l’on sollicite esthétiquement le spectateur par un raccourci, par
l’installation symbolique autonome. Tisser un lien et peut-être cette première
édition ouvrira une seconde sur des personnalités artistiques ou non, mais qui
questionneront l’art tout autant dans son espace économique que architectural
ou anecdotique.
Autoportant pour un autoportrait. Une structure privée où est enfermé un
artiste se posant des questions sur sa pratique. Pour ce faire, nous
convoquerons des intervenants provenant de différentes disciplines : le cinéma
d’animation, le théâtre, les arts plastiques, la musique,…
Poser un regard sur sa praxis est l’enjeu de cet enfermement symbolique où
celui qui se met au service devient l’initiateur de sa propre création.
Comment l’introspection sur soi oscille entre l’individuel et l’universel,
l’autoportrait s’élargissant aux dimensions de l’humanité toute entière.
Pour ce faire, nous avons demandé à Boris Dambly, scénographe, de proposer une
structure rejoignant la philosophie de ce projet à part. Etant le créateur de
cet espace autoportant, il sera l’un des pratiquants du concept et intègrera ou
pas, sa propre installation. Les autres intervenants sont Berdine Nusselder
(comédienne), Isabelle Nouzha (plasticienne / vidéaste), Arnaud Poirier
(musicien).
Chaque intervenant choisira un lieu et un temps pour déposer la structure et
représenter la forme qu’il aura engendrée. A nous de pousser les portes et
d’obtenir les autorisations nécessaires pour que l’évènement soit. A vous de
nous rejoindre, dés que nous vous y convierons…
Au-delà de l’acceptation, il sera intéressant de voir jusqu’où nos libertés
s’arrêtent et à quel point le surgissement du vivant a encore sa place dans
notre société !
Ichem Dahes / Photographe associé
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> “Les intentions des artistes s’estompent avec le temps, il ne reste que des
> œuvres qui se ressemblent. Les discours qui justifiaient la création deviennent
> des spectres qui abandonnent leurs corps.”
>
> HICHEM DAHES / Lume & Lustro
L’illumination au sens de la révélation, c’est un peu le cheminement qui nous
conduit à Hichem. Ecœurés par le déversement d’images que propose notre
société, nous désirions revenir à une cohérence d’image, à un lien esthétique
entre les différents visuels en présence.
Vu que nous placions l’artiste au centre de nos préoccupations, l’idée du
portrait est très vite devenue évidente. Toute la dimension du portrait en
photographie est de se confronter à l’illusion de la ressemblance, la confusion
des apparences avec la vérité artistique. Enfin, nous tombons sur le travail
d’Hichem qui pose, au centre de sa recherche, la question du faux. Face à son
travail de portraits, nous sommes devenus plus fanatiques que sceptiques. En
effet, il y a dans sa manière de voir, une transcendance qui détruit l’illusion
et devient expérience, par le fait qu’il déconstruit ses propres fondements
technico-idéologiques.
L’artiste seul dont le visage seul émerge de l’ombre ou sur un arrière fond
structuré, parfois tourmenté, reflet de sa propre tension interne. Ou encore,
vision du monde en arrière fond, par une fenêtre ouverte sur l’extérieur.
Tension également dans les temporalités entre modernisme et période
pré-renaissance. Ses références sont celles de la peinture de l’époque : Jan
Van Eyck, Hans Memling, Petrus Christus…
Dans le regard du portrait, il y a toujours quelque chose de contemporain.
Ainsi, les yeux de l’artiste qui vous regarde, cet échange, cette communication
abolit les références historiques. Les portraits sont de notre temps, ils
condensent le temps dans une immédiateté, dans un moment arraché à l’instant.
La rencontre de deux univers, de l’artiste photographe et de l’artiste théâtral
nous séduit assez. Car, l’interaction entre le portraitiste et le portraituré
est à son apogée. Tout devient influence dans le cadre esthétique du
photographe. Une posture, un objet. Le photographe fusionne avec son modèle et
l’entité devient double.
Hichem Dahes travaille sur l’hybridité. Il applique, comme il le dit si bien,
aux objets réels un mouvement imprévu, il est guidé par une intuition sensible
qui se plaît à recycler, à collectionner des résidus d’ouvrages humains.
Bien évidemment, il y a un risque à cette confrontation directe, à cette
médiation forcée et même si le regard peut fuir dans l’imaginaire, même là, il
rejoint le réel. Dans ce couple improbable, réuni le temps d’un cliché, il y a
la rencontre de deux désirs et rien au départ ne prouve qu’il y aura
coïncidence entre les deux. Mais c’est là le challenge de tout processus
artistique.
Speculoos / Graphistes
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Changer de direction, c’est souvent changer sa ligne graphique. Changer de peau
en soi, faire remarquer sa nouvelle présence, forger son image, se faire une
réputation. Mais est-ce aussi simple que cela, est-ce que cela tient uniquement
à cette façade de sa propre reconnaissance ?
Ce qui est certain, c’est que, comme chaque relation que nous voulions entamer,
l’idée du dialogue et du processus devait exister. Voilà pourquoi, il était
important de rencontrer des personnalités philosophiquement engagées dans ces
deux propositions.
Instinctivement, nous sommes allés vers Speculoos. Dans le cadre des deux
étymologies latines, nous savions que nous aurions droits à des observateurs
épicés et, ce fut le cas. La rencontre eut lieu et elle se révéla pleine
d’attention et de goût.
Notre interlocuteur principal fut Pierre Huyghebaert, homme cohérent, métaphore
d’une curiosité jamais satisfaite. Avec lui, la notion de réflexion autour du
projet, l’aspect de la communication a pris des détours éthiques inattendus.
L’urgence n’était pas dans les délais mais dans la manière de faire. Tout était
à construire et les valeurs fondamentales de notre projet à définir.
Ainsi, ils rejoignent notre communauté d’artistes, ils s’intègrent au projet
non pas à distance mais en création directe et permanente, autour de chaque
projet.
Genèse / Festival d’ouverture : « Et en avant la grosse caisse ! »
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Festival d’ouverture dédié à la création au sens large. Un jour une création
par créateur. Parce qu’il y a toujours, un commencement ou, dans ce cas précis,
un recommencement ou pour être plus précis encore une renaissance. Théâtre,
danse, musique, performances, premières étapes de travail, exposition, invités,
buffet...
1er jour / 19 Septembre / Pierre Megos : Au premier jour de la genèse, Pierre
Megos aura une Vision Hollywoodienne du monde. Dés lors, il n’hésitera pas à
convoquer les plus grands pour répondre à ses attentes de Dieu créateur. Comme
une première pierre posée sur l’édifice de sa propre apocalypse, mi-homme,
mi-Dieu, il ??? A voir !
2ème jour / 20 Septembre/ Léa Drouet/ Camille Mutel : Et les femmes furent.
L‘une apparut coincée sous une porte, seule face à Dieu, à la nature mais
certainement face à sa mort. Les Elégies de Duino s’élèveront comme un chant en
ce deuxième jour de création. L’autre apparaitra, également, en objet femme
sculpté par la lumière. Nu mais amputé, sublimé. Effraction de l’oubli nous
montre un corps mais que nous montre ce corps ?
3ème jour / 21 Septembre/ Claude Schmitz: Le Dieu créateur décida d’expulser la
branche malade de son royaume. Celui-ci fut condamné à l’errance en attendant
de retrouver le chemin de la lumière. Claude Schmitz proposera le premier
épisode du Salon des refusés, faisant référence au salon éponyme de 1863. Un
salon qui accueillit les fondateurs de la modernité.
4ème jour / 22 Septembre/ Thomas Turine : Le créateur s’occupa de mettre dans
le ciel, quelques constellations…88C pour être précis. Alors, on entendit dans
le ciel s’élever comme un chant tel une errance de désirs, de pulsions. Un
théâtre musicalement vôtre.
5ème jour / 23 Septembre/ Odile Vansteenwinckel / François Beukelaers : Parce
qu’il fallait bien vivre, le Créateur inventa l’argent et l’homme posa cette
question : « Ô créateur, qu’est-ce que l’argent ? » à quoi le créateur ne
répondit pas. L’homme attend toujours la réponse.
6ème jour / 24 Septembre/ Yves Igor : Le créateur donna la parole. Mais il
n’est pas toujours aisé de la maîtriser, d’où décalage, d’où play-back. L’éloge
du play-back ! Sommes-nous certain, à partir d’une certaine limite d’entendre
ce que l’on voit ? De voir ce que l’on entend ?
7ème jour / 25 Septembre / Stéphane Arcas : Le dernier jour, le créateur se
retourna contre sa créature pour la détruire et ne laisser que la femme en son
jardin. Scum manifesto de Valérie Solanas. « Venez voir ce manifeste scénique,
il vous dira qui je suis » paraphrase Arcas !
Stéphane Arcas / L’argent
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Du 6 au 15 octobre 2011 à 20h30 - Amphithéâtre
Relâche le dimanche et lundi
Création
Voici un projet emblématique de notre saison. L’argent lié à la mort. Et il se
peut que le fait qu’il se fasse sans l’argent attendu, le rende plus vivant que
jamais.
Il est de plus en plus difficile d’estomper le fossé entre ceux qui n’ont rien,
même pas les mots, ceux qui ont de moins en moins et ceux qui ont tellement
qu’ils ne savent plus comment le cacher. Pendant de la misère, le profit doit
se montrer. Depuis longtemps, les classes dominantes savent qu’il faut sauver
les apparences ; l’éducation de la domination passe par des codes. D’être mort
à soi-même, d’être un mort vivant ne fait même plus mal. S’interroger sur son
destin est déjà un luxe. Est-il licite d’être pauvre et malheureux ? Que
m’est-il permis de vivre ?
L’argent est une comédie qui se joue de la perception qu’on a du réel. Elle se
rit de l’importance démesurée qu’on accorde à notre existence fugace. C’est une
vanité
L’argent est un projet qui parle de la mort. De l’homme qui, sa vie durant,
considère son temps comme son argent. Il y a d’un côté ce qu’il a dépensé et
de l’autre, ce qu’il devrait lui rester en tenant compte des imprévus. Sur le
même principe, pour estimer la valeur de l’existence terrestre, l’homme se
réfère à la Mort. Il s’agit d’un absolu qui va au delà de son état physique. On
ne limite pas l’argent au métal comme on ne limite pas la mort aux cadavres. On
ne peut alors, d’une part, que juger de notre existence en fonction de ce que
l’on présume de la Mort. Et de la même façon, on ne peut accepter l’idée de
notre mortalité qu’en comparaison avec notre vécu. C’est sur ce tragique
dilemme que se bâtit cette comédie. Et le diable rit avec nous.
Mise en scène et écriture
: Stéphane Arcas
Assistanat
: Cécile Chèvre
Avec
: Marie Bos, Nicolas Luçon, Claude Schmitz, Philippe Sangdor
Scénographie et costumes
: Marie Szersnovicz
Lumière
: Margaret Andersen
Une production du Théâtre de La Balsamine.
Les gens d’Uterpan / Avis d’Audition
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Le 18 octobre 2011 à 20h30- Amphithéâtre
Avis d’audition est une audition programmée et présentée en tant que pièce.
Les spectateurs assistent à toute la durée de l’audition, entendu qu’aucune
délibération n’est effectuée en dehors de ce temps.
Les danseurs sélectionnés rejoignent la compagnie les gens d’Uterpan.
Avis d’Audition
Pour la poursuite de leurs travaux portant sur les normes qui régissent les
modalités de représentation du vivant, les chorégraphes Annie Vigier et
Franck Apertet souhaitent rencontrer danseuses/danseurs contemporains
intéressés par l'expérimentation d'attitudes nouvelles en matière de
création. Une audition publique aura lieu le mardi 18 octobre de 20h à 23h
sur le plateau du Théâtre de la Balsamine, à Bruxelles. Les
danseuses/danseurs retenus après la première étape de sélection recevront
une indemnité forfaitaire de 75 euros brut. Les interprètes recrutés à
cette audition seront amenés à activer plusieurs pièces de la compagnie
(calendrier en cours) Conditions financières : répétition, 12 euros brut de
l’heure - cachet performance, entre 100 et 250 euros brut, en fonction des
pièces activées. Les danseuses/danseurs intéressés par l’audition doivent
envoyer avant le 01/10/2011, un CV + une photo simple ainsi qu’une lettre
de motivation à l'adresse : uterpan@voila.fr
Après étude de ces documents, une convocation sera retournée aux participants retenus.
Annie Vigier et Franck Apertet
Les chorégraphes Annie Vigier et Franck Apertet s’interrogent sur les normes
qui régissent la danse et le spectacle vivant. Leur travail passe entre autre
par une prospection des normes qui régissent la danse et le spectacle vivant.
Leur travail passe entre autre par une prospection des limites du corps et de
la représentation. Cette démarche opère une redéfinition de la pratique du
danseur et de sa fonction d’interprète. En intervenant dans différents cadres
de monstration, ou en s’y adaptant, ils formulent de nouvelles modalités
d’apparition, de production et de lecture de la danse. Cette interprétation de
la présence physique exacerbe les places qu’occupent le spectateur et le
chorégraphe dans ces processus. Initiées dans des collaborations innovantes
entre opérateurs culturels de secteurs différents, leur démarche intègre
l’assemblage économique en tant que composante artistique. C’est ansi que le
secteur des arts plastiques s’engage sur ce travail en un partage de point de
vue et de mise en relief des réponses apportées.
Accueil Danse
L’association « Les gens d’Uterpan » en résidence au CAC Brétigny est
subventionnée par le Département de l’Essonne et le CAC Brétigny, équipement de
la Communauté d'agglomération du Val d'Orge. Convention de permanence
artistique et culturelle avec la Région Ile-de-France.
Foofwa d’Imobilité / Au contraire (à partir de Jean-Luc Godard)
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Du 20 au 22 octobre 2011 à 20h30 - Amphithéâtre
Danse - Recréation 2011 – nouvelle version – 50 minutes -
Il y a quelque chose de l’ordre du rayonnement chez Foofwa. Bien qu’en ces
temps incertains, il n’est pas bon de se faire irradier, l’appel de ce corps
magnétique nous invite à une humeur très guillerette. Spectacle référentiel à
Godard, écrit comme un roman d’amour. Il faut partager le temps d’une errance,
ce questionnement sur l’art, cette citation dansée, ce glissement furtif de pas
cinématographiés.
Tout est question de cadre, de l’espace dans l’espace, de la forme réinventée à
la limite du « fleur bleue » assumé. Des enfants qui attendent le « moteur »
pour tourner sur eux-mêmes et le « coupez ! » pour reprendre le souffle en
bout de course. Dialogue constant entre la vie et le cinéma, entre l’art et la
danse, entre la prise de son et la prise de la parole, entre poésie et ludisme.
« Il en est des beaux spectacles comme des lettres d’amour. On les décachette
en catimini, on s’attarde sur les taches d’encre, on s’étourdit de chaque
signe. Ces lettres sont des ex-voto: on y revient les soirs de marée basse,
puisqu’elles paraissent tout promettre. Au contraire (à partir de J-L Godard)
sort de cet encrier. Au Théâtre du Grütli, à Genève jusqu’à samedi, le danseur
genevois Foofwa d’Imobilité s’inspire du cinéaste d’A bout de souffle, de son
art de l’anacoluthe, rupture de syntaxe qui est l’apanage de ceux qui ne sont
jamais dupes de la forme. S’inspirer de Godard? Pas comme on l’entend. Foofwa
d’Imobilité et son complice Antoine Lengo tournent autour du patriarche comme
des enfants déguisés en Sioux autour d’un totem. Ils ne restituent pas. Ils
citent, comme par distraction, et s’amusent de leurs boucles, auxquelles
participent deux merveilleux partenaires, Manon Andersen et Yann Aubert. Ils
signent ainsi un spectacle potache et lyrique; réversible aussi, avec une face
peau douce, une face disque dur, double vie pour un discours sur l’art – et une
interrogation sur la présence. Qui suis-je, quand j’erre en scène ? » Le Temps
(17 février 2011), extrait de l’article « Godard entre dans la danse » par
Alexander Demidoff
Un moyen-métrage scénique de Foofwa d’Imobilité en dialogue
avec Antoine Lengo, créé en 2010 dans le cadre des Sujets à Vif, coproduction
SACD/Festival d'Avignon.
Ecriture, chorégraphie et mise en ciné(ma)tique
: Foofwa d’Imobilité et Antoine Lengo
Avec
: Manon Andersen, Foofwa d’Imobilité, Yann Aubert, Nieth Leang-Srey, Antoine
Lengo et Jonathan O’Hear
Mise-en-son
: Antoine Lengo
Lumières
: Jonathan O’Hear
Costumes
: Coco Charnel
Médiation musicale
: Charlemagne Palestine et Israël Quellet
Une production du Neopost Ahrrrt. Coproductions avec le Grü/Théâtre du Grütli,
SACD/Festival d'Avignon. Soutiens : la Loterie Romande, la Ville de Genève, la
République et canton de Genève et Pro Helvetia.
Nathalie Mauger / L’indigène de François-Xavier Kroetz
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Du 25 octobre au 29 octobre 2011 à 20h30 – Studio
Création mondiale en français
« Dans l’Indigène, Kroetz structure son œuvre dans un cadre (le genre marionnette) et avec des référents culturels (contes allemands, tradition religieuse, mémoire collective populaire), mais il le fait en opérant une distorsion.
Cette distorsion n’a rien de cynique: elle ne se moque pas de la force des univers de référence. Au contraire, elle les absorbe et utilise leurs moyens d’action comme leur force d’impact. Cette distorsion colorera tous les niveaux de ce petit monde que je voudrais faire exister dans le spectacle. Un petit monde articulé, animé, illustré.
J’ai envie de retrouver la force des termes qu’emploie Kroetz à propos du théâtre de marionnette : cru et éclatant, coloré et rapide, court et bon.
Je voudrais que le spectateur soit convié au plaisir d’une innocence retrouvée, d’un autre âge, celui de l’enfance et de la foi, de la transcendance. Quel théâtre demande plus une adhésion de son public que le théâtre de marionnette ? Une croyance dans l’histoire en train de se faire sous ses yeux. Et donc aussi la foi dans un monde et son Grand Créateur.
Mais dans toute cette harmonie il y a une faille. Et l’histoire portée par ces « ficelles » du théâtre de marionnette n’est absolument pas une histoire pour enfant.
Où mène la confrontation de cette beauté, de cette naïveté, de cette foi, convoquées par la pièce avec le désespoir de la fable ?
Dans l’Indigène également, la chair me parait être l’enjeu de la représentation, par-delà l’identité individuelle. Mais l’utilisation esthétique du code des marionnettes permet une distorsion. Et, au contraire de l’exhibition du corps, la marionnette/acteur amènera une dédramatisation. C’est un acte de représentation.
Si alors l'apparition de la chair dans ce corps hétérogène, acteur/marionnette, fera choc, sera transgressive, c'est que, confrontée à l'« artificiel« de la marionnette, elle manifestera quelque chose du mystère de l’humain. Il y aura (sans froideur ni distance du fait du plaisir que suscite le code enfantin utilisé) une dialectique. Comme chaque fois qu’on interroge le langage du jeu, l’acte de montrer perd de sa fausse innocence.
L’acte de montrer la chair n’est jamais anodin, il peut-être vulgaire ou obscène, racoleur. Banalisé également par nos habitudes cathodiques.
Ces exhibitions du risque de soi ont souvent comme limite involontaire de congédier le sens, toujours posé comme en deçà de l’expérience inouïe de la représentation. »
Nathalie Mauger/ état de ma réflexion / octobre 2009.
Mise en scène
: Nathalie Mauger
Avec
: Mathilde Lefèvre, Jérôme de Falloise, Jean-Baptiste Szézot, Sarah
Lefèvre...
Scénographie
: Johan Daenen et Nathalie Mauger
Costumes
: Christine Pickeray
Assistante de production
: Françoise Fiocchi
Conseillère artistique
: Hélène Marini
Une production la Cie L.E.F.T. asbl, avec l'aide du Ministère de la Communauté
française-service théâtre, du Groupov, du Théâtre de la Balsamine et du Théâtre
de L'Ancre.
Léa Drouet / Quelqu’un va venir de Jon Fosse
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Du 8 au 17 décembre 2011 à 20h30 – Amphithéâtre
Relâche dimanche et lundi
Léa Drouet dans une extension affinée de sa recherche se penche sur Jon Fosse,
auteur norvégien, qui rend la scène extrêmement instable. Auteur abstrait à
l’écriture épurée, il offre une matière théâtrale qui met en tension le
spectateur, entre contemplation et action. On le dit extrêmement influencé par
l’écriture de Beckett. En ce sens, on sent l’auteur dans l’écriture, il est en
recherche de littéralité comme Léa en quête de théâtralité. Une ligne de fuite
vers un certain formalisme assumé.
Avec Quelqu'un va venir, elle tente à nouveau de faire coexister
l'interprétation d'un système précis et la fragilité du direct. Aborder
l'inquiétude (qui peut être aussi un état d'écoute extrême) face aux éléments
instables, à ce qui pourrait advenir, à ce que nous attendons sans savoir,
inquiets : l’apparition de ce qui pourrait troubler une stabilité désirée mais
mortifère. Un couple dans une maison. Ils attendent, ce qu’ils pressentent,
c’est le désastre, l’arrivée de celui qui va venir.
ELLE
Maintenant nous sommes arrivés près de notre maison
LUI
Et c’est une jolie maison
ELLE
Maintenant nous sommes arrivés près de notre maison
Près de notre maison
Où nous serons ensemble
Toi et moi seuls
près de la maison
où toi et moi serons
seuls ensemble
Loin des autres
La maison où nous serons ensemble
seuls
l’un près de l’autre
LUI
Notre maison
ELLE
La maison qui est à nous
LUI
La maison qui est à nous
La maison où personne ne viendra
Maintenant nous sommes arrivés près de notre maison
La maison où nous serons ensemble
seuls
l’un près de l’autre
La première approche de son équipe artistique est liée à une exploration du
langage en tant que matière. Les sujets des textes travaillés sont le point de
départ d'un travail formel et poétique ou ils tentent de se défaire du familier
et du naturalisme.
La réflexion sur le théâtre qu’ils construisent se fonde sur le rapport entre
évènements et temporalité, sur des expérimentations sensorielles et l'étude
précise des structures formelles et musicales des textes travaillés.
C’est dans le temps et le frottement entre l'exécution d'une structure
contraignante et l'interaction entre les différents interprètes, voix, son,
lumières, exécutés en direct, qu’ils guettent le vivant.
La scénographie n’est pas envisagée comme un décor, mais comme la
matérialisation des sujets et de la structure d'un texte par l'utilisation de
formes et de matières. La lumière est autant rythmique que scénographique. Le
son n'est ni décoratif ni narratif.
Mise en scène
: Léa Drouet / Assistanat Ulrike Günther, Nicolas Mouzet
Avec
: Mathilde Lefevre, Jean-François Wolff, Gaëtan Lejeune
Lumière et scénographie
: Matthieu Ferry Costumes Marie Guillon de Masne
Stagiaire construction
: Laure Cerbelaud
Régie générale
: Leo Liotard
Son David Stampfli
: Conseiller
Nicolas Mouzet-Tagawa
Une production du Théâtre de la Balsamine et de l’asbl LD
Une coproduction du Centre Culturel André Malraux de Vandoeuvre- lès- Nancy et de L’Actée Théâtre (Cosnes)
Raphaëlle Blancherie / Nœuds
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Du 29 février au 10 mars 2011 à 20h30 – Studio
Relâche dimanche et lundi
Création
« Après l’INSAS (interprétation dramatique) et dix années de pratiques
théâtrales, j'ai repris des études en psychologie pour aller à la rencontre
d’une réalité outillée d’une nouvelle dimension théorique. Aujourd’hui
licenciée en psychologie clinique avec un mémoire portant sur «le théâtre en
tant qu'outil médiateur avec des sujets psychotiques» je participe, encadre et
anime divers projets socio-artistiques et cherche à diversifier ma pratique et
le public susceptible de s'y intéresser... ambassadrice pour article 27 à ses
débuts, je poursuis aujourd'hui une réflexion sur le sens et les pratiques
culturelles dans notre société. Mes différentes expériences en tant que
comédienne mais aussi en tant qu’assistante et psychologue ont aiguisées mon
intérêt pour l’organisation de projets en collaboration avec une équipe.
L’expérience d’atelier théâtre au centre Antonin Artaud (centre de jour
psycho-social pour adultes) m'a permis de me confronter à la réalité
psychiatrique et au travail théâtral avec des amateurs qui ont relancé mon
intérêt pour la scène. Professeur d’art d’expression, j'ai dirigé 3 mises en
scènes au collège St Pierre avec un public d'adolescents. La mixité et la
variété des publics que j'ai eu l'occasion de rencontrer m'a donné envie de
fonder une ASBL qui s'enrichirait de leurs apports mutuels, que ce soit des
gens issus des milieux artistiques que je côtoie, des adolescents en quête d'un
soutien voir d'un accompagnement thérapeutique ou des personnes qui sont en
phase de sortir des institutions existantes. C'est la mise sur pied de projets
artistiques dans la sphère citoyenne qui reposeraient sur le droit à l'échange
dans la diversité, à la frontière entre mon métier de comédienne et celui plus
récent de psychologue, qui me tient à cœur. La nécessité d'entamer un processus
de création artistique qui viendrait témoigner de ces diverses expériences mais
aussi leur donner une nouvelle forme d'expression est à l'origine de Nœuds. En
concevant ce projet, je me pose la question d'une psychologie collective et
intime à la fois qui parlerait de l'être humain dans la complexité qui le
façonne, des nœuds et des liens qu'il entretient avec lui-même et les autres.
Le théâtre de la Balsamine m'apparait comme un espace idéal pour mener cette
réflexion parmi d'autres projets à mettre en perspective pour réagir au
consumérisme actuel et expérimenter un processus en le laissant se déployer
sans avoir à appliquer des formules toutes faites ce qui me parait en plein
accord avec la démarche analytique proprement dite. »
Raphaëlle Blancherie
Conception
: Raphaëlle Blancherie
Avec
: Raphaëlle Blancherie, Karine Jurquet
Lumières
: Xavier Lauwers
Création sonore
: Thomas Turine
En coproduction avec le Théâtre de la Balsamine, le soutien de la Bellone, Vrac
l'Escault et l'aide du Ministère de la Communauté française, Service du
Théâtre.
Sabine Durand / Le banquet dans les bois ou une histoire de Titus et de Comme il vous plaira.
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(à partir de Titus Andronicus et de Comme il vous plaira de William Shakespeare)
Du 20 au 31 mars 2012 à 20h30 – Amphithéâtre
Relâche dimanche et lundi
Création
Elle dit de sa praxis :
> « Ma pratique du théâtre n'est accompagnée d'aucune évidence que je puisse
> formuler de manière solide et certaine. Je sais simplement que cette
> pratique est sans raisons et qu'elle trouve là sa raison d'être. Je sais
> aussi que cette absence de raisons ne me laisse jamais tranquille. Je crois
> que c'est la raison pour laquelle les spectacles que je fais sont des
> spectacles qui ont le théâtre pour objet. Je crois aussi que c'est la raison
> pour laquelle je travaille avec des textes classiques. Ils me permettent de
> tenir le théâtre en vanité. Travailler avec des textes classiques, c'est
> pour moi comme de vouloir peindre la peinture. Et de vouloir peindre de
> manière figurative une peinture qui, elle, ne l'est pas. Il ne s'agit pas de
> monter des textes mais de représenter ce qu'ils représentent. Et de le faire
> sans raisons apparentes. »
Elle dit de sa matière :
> « Au mois de mars 2012, je vais présenter un travail conçu à partir de deux
> pièces de Shakespeare : la comédie Comme il vous plaira et la tragédie Titus
> Andronicus. Dans Titus Andronicus, Titus, le père de celle dont je fais mon
> héroïne, est invincible par les armes. A Rome, il est inattaquable dans son
> honneur et dans sa loyauté. Il sera vaincu cependant dans la chair de sa
> chair. Dans la virginité de sa fille, Lavinia, violée et mutilée en forêt.
> De Titus Andronicus, je ne garde que ce bref motif : la fleur de Lavinia
> comme talon d'Achille de la puissance deTitus. Ce bref motif, je souhaite
> comme l'inoculer dans la plaisante et vaste foret d'Arden de Comme il vous
> plaira. La forêt d'Arden, c'est la terre d'exil du père de ma seconde
> héroïne de comédie, Rosalinde. Dans cette forêt, le père est tout à la fois
> libre et subjugué. Il ne règne sur rien, sinon sur les arbres saisis par le
> froid et sur les biches qu'il tue et mange. Ce domaine de grand exil devient,
> dès l'arrivée de la chair de sa chair déguisée en homme, le vrai lieu de
> toutes sortes d'amours de théâtre. Je propose ce projet car j'ai envie de
> mettre en scène les fantasmes et les chimères de l'amour et du désir. J'a,
> également, le désir de continuer plus avant un travail d'écriture personnel à
> partir d'œuvres qui, pour une raison ou pour une autre, sont les pierres
> angulaires d'un imaginaire collectif. C'est la première fois que je vais
> faire se rencontrer deux pièces différentes sur un même plateau, et cette
> proposition va me demander une plus grande implication personnelle dans la
> mise en écriture de l'écriture d'un auteur. Quant à l'envie d'inoculer un
> motif tragique extérieur dans la forêt de Comme il vous plaira c'est,
> nonobstant les corrélations motivées que je peux faire entre ces deux
> pièces, une envie un peu plus expérimentale dans ce sens où elle ne procède
> pas, en premier lieu, d'une idée ou d'une dramaturgie verrouillée mais aussi
> d'un désir disons « plus hasardeux» de voir ce que cela va donner... »
Mise en scène
: Sabine Durand
Avec
: Céline Beigbeder, Jean Debefve, Claude Schmitz, Thibaut Wenger…
Scénographie
: Valérie Jung
Accompagnement dramaturgique
: Martine Wijckaert
Une production de Six-65 Compagnie et du Théâtre de la Balsamine. Avec l’aide
du Ministère de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, service du Théâtre.
Odile Vansteenwinckel François Beukelaers / Qu’est-ce que l’argent ?
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Du 17 avril au 24 avril 2012 à 20h30 –
Relâche dimanche
Création
Nous voulons raconter l’argent fiction, la fiction qu’est l’argent, tout en
sachant qu’il s’agit là de l'institution mondiale la plus ancrée et la plus
incontournable. La plus absolue. Nous allons nous appuyer sur un évènement qui
a pris part à la réalité, et qui en même temps est celui d’un artiste qui
cherche à affronter les préoccupations économiques de notre actualité. Avec sa
vérité. L’artiste est justement celui qui remet en cause le monde terriblement
installé des banquiers, l’institution la plus puissante. Il la rend bancale.
Il s’agit donc du débat organisé autour de Joseph Beuys (artiste plasticien –
performer) et d’éminents économistes - banquiers allemands qui a eu lieu à Ulm
(Allemagne) en 1984. La question qu’ils posent « Qu’est-ce que l’argent ?»
nous mène sur un terrain très glissant. Elle nous renvoie à cette notion sans
fin : Qu’est-ce qu’une valeur ? Notre argument le plus fort nous vient de
Marx, lorsqu’il dit que le concept même du « rapport d’échange » implique une
valeur relative, et procède par abstraction.
Lorsque, dans notre actualité politique, se produit l’évènement suivant :
L’Etat qui doit venir en aide aux banques en « faillite » (qui sont par essence
des organismes privés, des entreprises), et qu’à la suite de ça, des clients
ont eu à réaliser que des sommes d’argent « placé » avaient tout simplement
disparues, on se demande comment de l’argent peut brusquement ne plus exister.
On se demande bien ce qu’est devenu aujourd’hui la matérialité de l’argent, sa
substance, son existence concrète. Avec le cas Fortis, l’argent est comme s’il
n’avait jamais existé. Et pourtant il a bien été manipulé. L’argent est de
plus en plus virtuel en même temps qu’il s’auto maintient, car tout est
toujours traduit en argent dans le monde. Alors l’argent a-t-il une fin ?
Existe-t-il une finalité à l’argent ?
Ce que Joseph Beuys et les économistes cherchent à découvrir, c’est si nous
avons encore une prise sur l’argent ou s’il est à la merci de réglementations à
la dérive, devenant de plus en plus esclave des complexités au niveau du marché
mondial. L’argent deviendrait-il de plus en plus in maîtrisé, de moins en
moins géré, ou de plus en plus mal géré ? Le serpent finira-t-il par mordre sa
propre queue ?
Surtout et essentiellement, la valeur de l’argent n’est-elle pas de plus en
plus fictive ? Jusqu’où peut-on rendre relative une valeur ? Aujourd’hui,
pour un public de tout venants, nous voulons rendre extrêmement accessible
cette question primordiale. Nous voulons mettre en jeu sa dimension absurde
dans « l’évènement argent ». Car au final, dans quelle mesure ou démesure
conditionne-t-il nos existences ?
Il s’agit, ici, d’écrire notre propre odyssée de l’argent, à la manière de
L’odyssée de l’espace de Kubrick, qui crée l’histoire de l’ingéniosité humaine
dans sa découverte de l’outil.
Écriture et dramaturgie
: Odile Vansteenwinckel
Mise en scène
: François Beukelaers et Odile Vansteenwinckel
Avec
: François Beukelaers, Marie Bos, Laurent Caron, Odile Vansteenwinckel…
En co-production avec le Théâtre de la Balsamine, avec l'aide du Ministère de
la Communauté française- service théâtre
Première étape: La Bellone, janvier 2011
Uiko Watanabe / Hako Onna 箱女 / La femme- Boîte
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Du 25 au 28 avril 2012 à 20h30 – Amphithéâtre
Création
> « La femme vit avec les quatre saisons et les quatre saisons peuvent
> symboliser la vie d’une femme.
>
> On peut imaginer la vie dans son entièreté symbolisée par les saisons : la
> jeunesse le printemps, l’âge adulte l’été, la vieillesse l’automne et
> l’approche de la mort l’hiver ; mais on peut aussi penser que ce cycle vient
> plusieurs fois dans une vie, par exemple quand je ne travaille pas j’ai
> l’impression d’être en hiver. (…)
>
> Je voudrais mettre l’image du cerisier dans le spectacle, je pense à l’image
> de fleurs de cerisier tombant comme de la neige. S’il y a quelqu’un qui
> regarde tous les changements saisonniers sans rien dire, c’est l’arbre. Pour
> les Japonais, l’arbre est le symbole des quatre saisons qui passent. Ce
> n’est pas nous qui bougeons, ce n’est pas nous qui dansons : le temps passe,
> et nous nous mettons en mouvement avec lui, par lui - mais il existe sans
> toi ! (De la même manière que le bonheur existe sans toi : ce n’est pas toi
> qui fait le bonheur, le bonheur existe en dehors de toi !) L’arbre ne bouge
> pas, il accepte le temps qui passe, il regarde les saisons passer devant lui
> et en même temps change avec elles. Je voudrais vivre comme l’arbre. (…)
>
> Il y a un livre très connu au Japon qui s’appelle « Hako Otoko », ce qui
> signifie « L’Homme-boîte ». C’est un livre de l’écrivain Kôbô Abe. C’est
> l’histoire d’un homme qui trouve dans son jardin un homme dans une boîte.
> Intrigué, il essaie de comprendre ce que c’est d’être dans une boîte. D’abord
> quelques heures par jour dans la maison, puis à l’extérieur aussi, il passe
> une boîte par au-dessus de sa tête, avec une fente pour les yeux. Ca change
> ce qu’on voit du monde : seulement devant et par en-dessous ; il trouve cela
> bien. Il passera sa vie depuis cette boîte, coupé de la société, et sans
> nom. Le titre de cette pièce vient de ce livre. (…)
>
> Quand je ne suis pas sur scène je suis toujours en train de me regarder et de
> me juger quoi que je fasse. Voilà la raison du titre « La femme- Boîte ».
> Cette femme dans la boîte c’est quelqu’un de très renfermé qui me regarde
> dans la société, c’est un “moi” qui regarde plusieurs différents “moi” depuis
> l’intérieur de la boîte : qui est heureuse, qui ne peux pas être sociable,
> qui fait des bêtises, et qui veux m’aimer. Si cette personne dans la boîte
> n’existe pas je ne peux pas exister. La première fois que cette femme qui me
> regarde est apparue dans ma vie, j’avais 16 ans, j’étais au lit anorexique et
> elle me regardait en pensant « quelle idiote » ; si elle pensait ça elle
> aurait pu m’aider mais elle ne m’aidait pas, elle ne faisait que regarder.
> Mais si cette personne n’avait pas été là je sais que je serais morte.
> Depuis, quand je ne vais pas bien, elle est toujours là. (…)
>
> Je suis encore inexpérimentée. Peut-être que je ne peux pas rendre tout le
> public heureux. Mais je voudrais que ma pièce fasse que le public se rappelle
> son propre bonheur. Cette boîte est le lieu où les autres ne peuvent pas
> rentrer, et aussi où la femme de printemps, été, automne, et hiver habite. »
>
> Uiko Watanabe
Avec Kimiko Otaka, Mioko Yoshihara et Uiko Watanabe
Production Théâtre de la Balsamine, avec le soutien du Grand Studio
Kyong-a Ryu / Board on, on board
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Du 30 mai au 2 juin 2012 à 20H30 – Amphithéâtre
Création Danse
BOARD ON – ON BOARD pour 4 danseurs et 4 grands panneaux blancs est une
chorégraphie de 60’ inspirée des hypothèses des anciens grecs sur les 4
éléments - feu, air, terre, eau, et des architectures, - théories
architecturales, contemporaines du XXIème siècle L’inclinaison des panneaux,
modifiée par la danse, transforme l’espace indéfiniment. Fragiles à manipuler,
ces panneaux suspendus offrent des configurations surprenantes qui à leur tour
interfèrent sur les mouvements des danseurs.
BOARD : surface, panneau, cloison, mur Vertical il ferme, horizontal il ouvre
l’espace - on s’y assied, dans le bateau ou l’avion. Platon parle des
différentes architectures de ces éléments qui se différencient par le nombre de
surfaces. BOARD ON, le lieu sur le quel je place le panneau. ON BOARD ce que
je place sur le panneau: architecture.
Comme ses précédents objets chorégraphiques, Kyong-a nous propose quelque chose
d’insaisissable, une plongée dans la matière comme prolongation du corps. Elle
crée un lieu qui ne se trouve à aucun endroit comme une île mystérieuse qu’elle
convoque qui est le fruit d’une longue réflexion et passera par une dense
recherche.
“ Les créatrices se partagent la part du Lion au Festival Danse Balsa Marni
Raffinerie. Et elles marient plus que jamais danse et arts plastiques. Kyung-a
Ryu livre une impressionnante MISS où deux hommes évoluent au milieu de quatre
arbres mutants. Evolutions au sol, calligraphie en mouvement à l’aide de
cordes, changements réguliers de lumières recréant l’espace entièrement…Quelque
chose d’insaisissable prend vie sous nos yeux, fait de vitesse et de lumière (
...) “ Jean-Marie Wynants, Le soir, à propos de « MISS », son précédent
spectacle
La présence, l’utilisation, le contrepoint, la partition de lumière est
fondamentale dans son travail. La qualité, la couleur, la direction de la
lumière, le diamètre du faisceau, l’emplacement précis de la source, sa
réflexion, ce qu’elle traverse.
Le travail de Kyung-a ne raconte pas une histoire à proprement dit. Kyung-a
parle des sociétés, de la maison, du village en hiver, de la vie, de l’univers,
de la vie, de la mort, de l’amour, de la guerre, un rêve de paix.
Chorégraphie, scénographie
: Kyung-a Ryu
Danseurs
: audition à la Raffinerie, Charleroi-danses en juin 2011
Créateur lumières
: Gwen Laroche
Compositeurs
: Baudouin de Jaer et Slavek Kwi
Une coproduction de Noodik Production, du Théâtre de la Balsamine, et la
Raffinerie (Charleroi /Danses). Avec le soutien de la Communauté Française,
Service Danse.
Elena Perez et Lise Wittamer / Les moutons
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Du 19 au 28 juin 2012 à 20h30 – Studio
Création
> «L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons
> nous-mêmes de ce que l'on a fait de nous.»
>
> Jean-Paul Sartre
-- Tu peux répéter Corinne?
-- Bien sûr, l'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous
faisons nous-mêmes de ce que l'on a fait de nous.
-- Merci Corinne.
Il s'agit de deux moutons, un blanc et un noir au sexe non défini qui n’ont
qu’un seul modèle : l’homme tel qu'ils l'imaginent : intelligent, pervers,
érotique, complexe, manipulateur, inventif, cruel, spirituel, libéré
sexuellement et perpétuellement angoissé par la conscience de sa mort
prochaine. Et cette fascination les mènera ailleurs. Ils quittent la campagne
et partent à la rencontre des lumières de la ville. Ils trouvent refuge dans un
zoo dans lequel ils finissent par trouver un compromis satisfaisant (du moins
le pensaient-ils au début!) et dans lequel ils doivent sans cesse faire
l'effort de se souvenir de pourquoi ils sont là, pourquoi ils ont fait ce choix
de prendre leur liberté, ce choix d'aller voir ailleurs s'ils y sont. Il faut
avouer qu'une grande paresse les caractérise, ils sont effectivement beaucoup
dans la parole et refont le monde, ce qui leur permet de refaire le monde
justement. En tous cas, deux tempéraments très différents mais indissociables
se dessinent. Le mouton noir, plutôt cynique et cérébral, à tendance anarchiste
et tyrannique, et le mouton blanc, solaire, avec une fâcheuse tendance à
l'enthousiasme et penchant pour la naïveté et les joies de la séduction. Tous
deux s'appellent Corinne et sont indécrottables.
Porteuses du projet, auteurs, comédiennes
: Elena Pérez et Lise Wittamer
Conseiller artistique
: Olivier Boudon
Musicien
: Renaud Garnier-Fourniguet
Scénographe
: Mathieu Chevallier
Une coproduction du Théâtre de la Balsamine et de la Schieve Compagnie. Avec
l’aide du Ministère de la Communauté française – service théâtre.
Débats en chambre noire
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L’idée est de libérer la parole. Ou abolir le temps d’un débat le « je ne
parle pas comme je voudrais donc je suis », à prendre au double sens.
Simplement, nous sommes partis d’un constat. Le milieu culturel dans lequel
nous vivons est tellement restreint que la parole se crispe de peur de blesser
l’un ou l’autre et d’en subir les conséquences. D’où l’idée de ne pas
identifier la parole, juste être dans le propos, dans l’écoute, ne plus penser
que certains mots soient tabous ou maudits et ce, parce que nous pensons qu’il
faut pouvoir entendre un discours qui ne s’autocensure pas.
D’où l’idée de convoquer deux personnes du milieu culturel pouvant donner deux
points de vue différents et contrastés sur la matière choisie. Elles sont
contactées par une tierce personne et ne seront jamais identifiées. Ainsi,
elles garderont l’anonymat et ne se rencontreront pas entre elles. Leurs voix
ne seront pas reconnaissables afin qu’aucune ne puisse les reconnaître ou être
influencée par une voix familière.
Un premier temps de parole dirigée par le médiateur. Le public est plongé dans
l’obscurité et les deux intervenants sont séparés par des isoloirs. La parole
doit redevenir l’oxygène, ce par quoi on respire et non l’inverse.
Dés lors, nous espérons que cette matière que nous pourrons enregistrer, pourra
être le point de départ d’autres débats ou réflexions dans tous les milieux
possibles. Nous espérons que la presse pourra aussi, être le relais de ces
questionnements en prenant de la distance suite aux flots de paroles libres
exposées.
Isabelle Nouzha
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Atelier du 20 au 24 février 2012 de 10h30 à 17h – Foyer de la Balsamine
Le 25 février à 20H30 – Projection Films Isabelle Nouzha
Deux axes à son endroit : celui de l’atelier et de la performance.
Pour ce qui est de l’atelier, il sera destiné aux adolescents et consistera à
développer des séquences d’animations qui pourront être projetées sur les murs
de la Balsa. Le stage durera une semaine et, nous pourrons au terme de celle-ci
jouer littéralement avec les différentes animations sur les murs du théâtre.
Dans une même perspective, nous aimerions consacrer une soirée à la projection
de ses films, petites merveilles d’animation.
……….(à poursuivre)
Ateliers et rencontres
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Les Lundis Bla-Bla Balsa
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Effet de décalage horaire, nous vous proposons quelques rendez-vous détournés
afin de creuser une première approche avec la création en cours. Les artistes
se mettront à disposition et offriront la possibilité de voir ou d’entendre un
pan de leur matière en phase de modelage. Le format de la présentation sera
définie par eux et s’axera selon leurs désidératas. Au delà de ce visionnement,
il vous sera loisible de les rencontrer afin de mieux appréhender leur démarche
et donner une première sensation sur ce qui aura été partagé. Un membre de
l’équipe du théâtre sera présent, également, afin de répondre et d’élargir le
débat aux autres artistes de la saison ou à d’autres questions pratiques.
L’idée n’est pas que vous puissiez parler le même langage que l’artiste, mais
dialoguer sans hiérarchie prendre des risques, pour lutter contre l’isolement,
pour réconcilier la poésie et la ville, l’acte poétique et l’acte politique.
Le but de tout cela étant de vous convier à un repas sommaire, sans les
tralalas des grands soirs mais pour des bla-bla sans restriction.
Réservation indispensable, petite restauration à prix coûtant : 5 €
Les lundis bla-bla Balsa autour de :
Quelqu’un va venir le lundi 21 novembre à 18h 30
Nœuds le lundi 13 février à 18h 30
Qu’est-ce que l’argent le lundi 26 mars à 1830
Rencontres après spectacles
Toutes les deuxièmes représentations, rencontres avec l’équipe artistique.
L’argent
Le vendredi 7 octobre 2011
Au contraire
Le vendredi 21 octobre 2011
L’indigène
Le mercredi 26 octobre 2011
Quelqu’un va venir
Le vendredi 9 décembre 2011
Noeuds
Le jeudi 1er mars 2012
Le Banquet
Le mercredi 21 mars 2012
Qu’est-ce que l’argent
Le mercredi 18 avril 2012
La femme- Boîte
Le jeudi 26 avril 2012
Board on, on board
Le jeudi 31 mai 2012
Les moutons
Le mercredi 20 juin 2012
Les Slowdatings
Pour les étudiants en arts du spectacle, nous proposons un vrai temps de
rencontre avec des artistes de la saison. L’inscription à ce rendez-vous est
ouverte, avec pour seul impératif d’avoir vu la création, afin que l’échange
soit plus profond. Attention nombre limité de places.
Stéphane Arcas : le samedi 8 octobre 15h30- 18h30 Sujet ?
Nathalie Mauger : le samedi 29 octobre 15h30-18h30 Sujet ?
Matthieu Ferry : le samedi 10 décembre 15h30 – 18h30 Sujet ?